Étude sur les organisations engagées dans l’action sociale: en subventionnant, l’État fait des économies !
Les prestations fournies par les membres du CAPAS vont de l’accueil d’urgence au conseil et au soutien social, psychologique et juridique, en passant par les activités de réinsertion, l’intégration de migrants et la lutte contre toute forme d’exclusion.
Selon l’étude, les subsides octroyés aux associations du CAPAS par le Canton, la Ville de Genève et les autres communes se sont montés à un peu plus de 31 mios de francs en 2014 (ceux reçus de la Confédération s’élevant à 1,4 mio de francs). Or si l’État de Genève devait fournir - à classes de salaires et prestations LPP équivalentes - les ressources humaines dont disposent les membres du CAPAS (331 personnes), cela représenterait une masse salariale d’environ 44 mios de francs, soit un chiffre de 37 à 40 % plus élevé - selon les hypothèses choisies - que les subsides versés par le Canton, la Ville de Genève et les autres communes.
« Il convient de signaler qu’avec ces subsides, les associations ne financent pas seulement leur masse salariale, mais l’ensemble de leurs activités ! On voit ainsi comment cette longue tradition associative et philanthropique, la proximité avec le terrain (entreprises, autres associations et groupes d’intérêt, citoyen-ne-s, etc.) et la faculté à enthousiasmer un grand nombre de bénévoles, permet aux associations d’atteindre un haut niveau d’efficience », indique l’étude.
En réduisant de 5 % les subventions aux associations d’ici 2018 - sans compter la baisse de 2 % votée par le Conseil municipal de la Ville -, le Canton se tire ainsi une balle dans le pied car de nombreuses prestations fournies, souvent de dernier recours, seront in fine à la charge des services publics…
Des prestations variées
Au nombre impressionnant de 325’000, les prestations fournies par les membres du CAPAS touchent plus de 88’000 bénéficiaires, selon l’étude de la HETS. Une grande partie de ces prestations (198'899) l’est en nature : repas, nuitées, transports de personnes, matériel de prévention, etc. On trouve ensuite des prestations de consultation, d’information, etc. (110'900), des activités collectives d’une demi-journée à une journée entière pour la cohésion et l’insertion sociales (10’574), des prestations de santé et de bien-être psychologique - psychothérapies, thérapies de couples et familiales, tests VIH, vaccins, etc. (4611), de (ré)insertion professionnelle et de formation (740) et de médiation (704).
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L’étude a été réalisée sur mandat du CAPAS par Éric Crettaz, professeur à la Haute école de travail social Genève de la HES-SO, et Giuliano BONOLI, professeur de politique sociale à l’IDHEAP (Université de Lausanne).
Les informations collectées portent sur les subventions reçues en 2014 par les membres du CAPAS de la part du Canton de Genève, de la Ville de Genève, des autres communes du canton, et d’organismes fédéraux.
Elles portent également sur un recueil détaillé des ressources humaines des associations ainsi que des bénévoles de ces associations, des bénéficiaires, ainsi que sur le type et le nombre de prestations fournies, toujours en 2014.